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Emploi solidaire : Faire un métier qui a du sens

La quête de sens est un enjeu majeur au travail. Selon une étude réalisée en 2017 par le cabinet Deloitte et Viadeo, 87 % des sondés accordent une grande importance au sens de leur travail. Cependant, combien d’entre eux exercent réellement un métier qui satisfait cette soif d’utilité  ? De nombreuses personnes abandonnent cette ambition et pensent qu’un emploi solidaire, sécurisé et rémunérateur n’est qu’utopie. Ces aspects ne sont-ils vraiment pas conciliables dans le monde du travail ? Et si nous vous disions qu’aujourd’hui vous pouvez gagner votre vie en vous engageant dans une profession pleine de sens. Tenteriez-vous l’aventure ? Nous le voyons en période de crise, les emplois indispensables et utiles sont les plus stables. C’est pourquoi beaucoup d’actifs cherchent à se reconvertir, notamment dans des domaines responsables. Vous en faites partie ? Travailler dans l’économie sociale et solidaire pourrait vous intéresser. Un secteur phare pour quiconque souhaite faire évoluer sa carrière dans une activité au service des autres. Dans cet article, nous vous aidons à comprendre les enjeux de cette économie. 

L’économie sociale et solidaire, qu’est-ce que c’est ?

L’économie sociale et solidaire (ESS) regroupe un ensemble d’entreprises et de structures dont les missions priment sur l’enrichissement individuel des dirigeants et employés. Les objectifs de ces missions sont sociétaux et la valeur première est la solidarité. Les établissements de l’ESS agissent systématiquement sur au moins un de ces quatre éléments : l’impact environnemental, le développement de l’emploi, le lien social et la croissance territoriale. Ces actions sont possibles grâce à un modèle économique viable qui apporte des performances financières durables. Ensuite, le profit dégagé est réinjecté dans ces structures et entreprises pour mettre en œuvre de nouveaux projets. Travailler dans l’économie sociale et solidaire est donc un excellent moyen de donner du sens à son métier. Cela permet en plus d’évoluer dans un environnement professionnel qui prend en compte l’humain, aussi bien dans les valeurs internes à l’organisation que dans la finalité de ses missions. Une option idéale pour exercer un emploi solidaire !

La petite histoire de l’ESS

révolution industrielle histoire charlie chaplinBien que cette économie soit plutôt développée aujourd’hui, ce n’est pourtant pas un mouvement récent. C’est à l’époque de la révolution industrielle (1760 – 1840) que naissent les premiers organismes sociaux et solidaires (mutuelles, coopératives, syndicats et associations). L’époque laisse la part belle au capitalisme industriel non contrôlé. Les travailleurs décident alors de s’organiser pour faire face à la précarité qu’ils rencontrent. Ils créent de nouvelles structures pour apporter plus d’équité sociale, de démocratie et de sécurité dans le monde du travail. Ce sont les prémices de l’emploi solidaire.  Ça n’est que dans les années 90 que l’on voit émerger les premières entreprises solidaires avec notamment l’apparition du commerce équitable et des structures d’insertion par l’emploi. 

L’économie sociale et solidaire de nos jours

En 2014 la loi Économie Sociale et Solidaire est entrée en vigueur pour mieux encadrer ce secteur. Elle répond à 5 grands objectifs :

  • « renforcer les politiques de développement local et durable » ;
  • « provoquer un choc coopératif » ;
  • « redonner du pouvoir d’agir aux salariés » ;
  • « consolider le réseau, la gouvernance et les outils de financement des acteurs de l’ESS » ;
  • « reconnaître l’ESS comme un mode d’entreprendre spécifique ». 

Grâce à cette loi, les entreprises agréées Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale (ESUS) ont droit à des aides et financements spécifiques. Cet agrément permet notamment aux entreprises les plus scrupuleuses socialement d’attirer plus facilement les investisseurs privés qui vont pouvoir actionner l’épargne solidaire. Cette épargne solidaire permet à une personne de placer ses économies dans une épargne éthique qui sera dédiée à des projets d’utilité sociale et/ou environnementale. La loi de 2014 a donc permis de faire reconnaître, de développer et de rendre accessible l’économie sociale et solidaire.   

Travailler dans l’économie sociale et solidaire, est-ce viable ?

Être solidaire grâce à un métier qui a du sensOn ne s’en doute pas forcément, mais l’ESS est un secteur particulièrement porteur. Une étude menée par l’Union des Employeurs de l’Économie Sociale et Solidaire (UDES) en 2017 dévoile des chiffres séduisants concernant l’ESS. Cette année-là, le secteur représente 10,5 % de l’emploi en France. Soit plus de 2,3 millions de salariés qui ont choisi d’exercer un emploi solidaire. C’est aussi un secteur particulièrement féminisé puisqu’il qui compte 68 % de femmes employées dans ses différentes structures.   D’après le ministère de l’Économie et des Finances, depuis les années 2000, l’emploi de l’économie sociale et solidaire a enregistré une progression de 24 % et attendait plus de 600 000 recrutements dans le privé d’ici 2020, en raison des départs en retraite. Si vous souhaitez vous reconvertir ou vous orienter vers un emploi solidaire, ces chiffres vous apportent aisément la preuve que le secteur ne se limite plus aux associations ou organisations de très petite dimension. Aujourd’hui de nombreuses entreprises privées font partie intégrante de l’économie sociale et solidaire. Le développement de ce secteur est grandissant ce qui présage de beaux jours pour ce marché d’emploi. Alors, pourquoi ne donneriez-vous pas du sens à votre vie professionnelle en vous engageant dans un emploi solidaire ?  

Emploi solidaire : quelles structures embauchent dans l’ESS ?

L’ESS comptabilise 220 000 établissements au sein desquels l’intérêt général est la première des priorités. Ces structures disposent d’une gestion démocratique et le partage des bénéfices entre les actionnaires ne prévaut pas. Grâce à cette organisation, l’emploi dans l’économie sociale et solidaire résiste mieux à la crise que dans d’autres domaines. Si vous souhaitez vous insérer dans ce secteur, vous devez en connaître les différentes structures. Elles sont différenciables par leur statut juridique, mais vous en connaissez sûrement quelques-unes sans le savoir.

Les associations

Vous pouvez travailler dans l’économie sociale et solidaire grâce aux associations. Elles participent au bien commun et à l’amélioration de la société au travers de divers leviers (sport, loisir, culture, etc.). Elles sont reconnues d’utilité publique, c’est-à-dire qu’elles présentent un intérêt pour la collectivité. Leur mission est de participer à l’intérêt général sans enregistrer de bénéfices ou de profits, contrairement aux coopératives par exemple. C’est pourquoi on les nomme couramment organisme à but non lucratif. En France on compte 1,5 million d’associations dont 159 000 sont employeuses. Et ce n’est pas tout. On dénombre également plus de 1,9 million de salariés dans le milieu associatif. Une telle structure est peut-être faite pour votre nouvel emploi solidaire, qu’en dites-vous ?  Des exemples d’associations ? Le Secours Populaire ou APF France Handicap

Les mutuelles

Si vous souhaitez protéger les autres, travailler dans l’économie sociale et solidaire en intégrant une mutuelle vous permettra à coup sûr d’être épanoui. Les mutuelles sont acteurs de plusieurs secteurs : santé, prévoyance ou encore retraite. Elles protègent 38 millions de personnes en France. D’après le code de la mutualité, une mutuelle a pour but « le développement culturel, moral, intellectuel et physique de ses membres et l’amélioration de leurs conditions de vie ». Les membres des mutuelles en sont à la fois les bénéficiaires et les propriétaires. Elles permettent de concilier modèle démocratique, grâce au principe « un adhérent une voix », et efficacité économique. Il existe aujourd’hui 346 mutuelles en France. Les activités les plus représentatives dans les mutuelles sont celles de l’assurance, des métiers sociaux, sanitaires et médico-sociaux. Des exemples de mutuelles solidaires ? La CNM ou la Mutuelle Familiale

Les coopératives

Les coopératives, tout comme les mutuelles, sont basées sur un modèle d’entreprise démocratique. Elles fondent leurs valeurs sur la responsabilité, la solidarité et la transparence. L’objectif de ces structures est de rendre des services individuels et collectifs à leurs membres, avec des engagements réciproques et durables. Les membres des coopératives sont à la fois associés et clients, producteurs ou salariés. Les coopératives peuvent aussi bien être des banques, que des entreprises de grande distribution, de l’agroalimentaire ou des sociétés du BTP. De quoi convenir à de nombreuses personnes possédant déjà des compétences dans l’un de ces secteurs, mais qui souhaitent exercer un emploi solidaire.  Des exemples de coopératives ? Terrena ou le Groupe Crédit Agricole

Les fondations

Une Fondation est une structure qui ne met pas l’argent au cœur de ses priorités, mais qui place ses objectifs d’intérêt général au cœur de ses valeurs. Le terme Fondation est pourtant bien construit à partir du mot « fond », car cette structure récolte effectivement de l’argent. Ces fonds sont toujours d’origine privée et doivent impérativement être utilisés pour des causes publiques à but non lucratif. L’argent est donc le moyen de réaliser des objectifs ciblés sur le bien commun sans dégager de profit individuel. Les objectifs visés par la fondation peuvent ensuite être accomplis par différents acteurs. Soit par la fondation elle-même, soit par des particuliers ou associations grâce au financement de la Fondation (bourses ou subventions). Ces valeurs vous correspondent ? Un emploi solidaire dans une fondation est probablement votre solution. Des exemples de Fondations ? Le Centre Français des Fonds et Fondations ou la Fondation de France.

Les entreprises sociales et/ou solidaires

Une entreprise sociale et/ou solidaire a pour mission de résoudre les problématiques d’intérêt général, sociales et/ou environnementales. Par exemple, ces entreprises peuvent lutter contre le chômage, l’exclusion, la difficulté à se loger ou encore travailler activement pour le développement de l’agriculture biologique. Là encore le profit individuel est exclu. Au contraire, ce type de structure préfèrera réduire sa rentabilité financière, si cela lui permet d’atteindre ses objectifs sociaux. Ces entreprises sont reconnaissables grâce à l’agrément « entreprise solidaire d’utilité sociale » (ESUS). Découvrez la liste des entreprises agréées sur le site www.esspace.fr, grâce au moteur de recherche disponible. Vous y trouverez peut-être l’établissement idéal pour travailler dans l’économie sociale et solidaire.   

Quel emploi solidaire peut-on exercer ?

Les métiers de l’économie sociale et solidaire s’exercent principalement dans l’action sociale (61 % de salariés), le sport (50 % de salariés), la finance et les assurances (31 % de salariés), les arts et spectacles (27 % de salariés), l’enseignement (19 % de salariés) et la santé (11 % de salariés). Là encore ce sont des chiffres rassurants quant aux possibilités de carrière si vous cherchez un emploi solidaire. Pour augmenter vos chances de trouver un emploi solidaire, il faut également regarder du côté des territoires les plus dynamiques dans cette économie particulière. La carte ci-dessous indique les régions qui embauchent le plus dans ce secteur d’activité :     

Cartographie des régions attractives ESS
source : [Infographie] Économie sociale et solidaire : les chiffres clés du secteur
  Autre fait rassurant lorsqu’on souhaite exercer dans l’économie sociale et solidaire : c’est un secteur qui embauche dans tous les métiers. Vous ne serez donc probablement pas contraint de changer de voie ou de reprendre des études pour vous engager dans un emploi solidaire.  Bien entendu, certains métiers restent plus recherchés que d’autres :

  • aide-soignant,
  • aide à domicile,
  • infirmier,
  • éducateur,
  • enseignant,
  • animateur,
  • conseiller,
  • gestionnaire,
  • comptable,
  • actuaire,
  • employé administratif,

Toutefois, il est tout à fait possible d’exercer dans des métiers moins identifiés dans l’imaginaire collectif comme compatible à l’emploi solidaire, tels que :

  • commercial,
  • communicant,
  • développeur,
  • ingénieur,
  • agent immobilier,
  • secrétaire,
  • ouvrier de maintenance,

Tous ces métiers sont nécessaires pour faire vivre cette économie responsable. Comme évoqué précédemment, vous reconvertir dans une nouvelle profession n’est pas obligatoire. Cependant, qui sait ? Changer de secteur d’activité pour travailler dans l’action sociale et la solidarité est peut-être une occasion pour vous d’exercer un nouveau métier.    S’orienter vers un emploi solidaire c’est choisir de prendre soin des autres et de l’environnement, de manière durable, tout en produisant de la richesse. C’est donc une solution tout à fait réaliste pour allier vos aspirations, vos valeurs et votre sécurité d’emploi. Vous connaissez désormais les différentes structures et métiers qui forment l’ESS. N’hésitez pas à vous renseigner sur les annonces de recrutement de ces entreprises et organismes. Vous trouverez sans doute une offre d’emploi intéressante. Pour augmenter vos chances d’accéder à une activité professionnelle porteuse de sens, prenez contact avec un Conseiller Moovéus. Il vous orientera vers les actions possibles pour perfectionner votre profil d’emploi et vous guidera, au besoin, vers des structures spécialisées. Notre article vous a interpelé ou vous conforte dans votre souhait de trouver un emploi solidaire ? Vous savez désormais que travailler dans une économie et un secteur soucieux du bien commun est possible ! Prêt à actionner les bons leviers pour exercer un métier qui a du sens ?

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